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Nigeria: Bachelet condemns army killings, calls for “root and branch” reform of the security forces

Nigeria: Bachelet condemns army killings, calls for “root and branch” reform of the security forces

GENEVA (21 October 2020) – The UN High Commissioner for Human Rights Michelle Bachelet on Wednesday strongly condemned the use of excessive and disproportionate force by Nigerian armed forces in Lagos on Tuesday evening. She called on the Nigerian authorities to take urgent steps to deal decisively with the underlying problem of persistent violations committed by the security forces, and make a far stronger effort to bring police and army personnel guilty of crimes against civilians to justice. “While the number of casualties of yesterday’s shooting at the Lekki toll plaza in Lagos is still not clear, there is little doubt that this was a case of excessive use of force, resulting in unlawful killings with live ammunition, by Nigerian armed forces,” Bacheletsaid. “Reports that CCTV cameras and lighting were deliberately disabled prior to the shooting are even more disturbing as, if confirmed, they suggest this deplorable attack on peaceful protestors was premeditated, planned and coordinated.”

“Nigeria was already at boiling point before this shooting because of the revelations about years of unchecked violence, including alleged killings, rape, extortion and other violations, by the Special Anti-Robbery Squad (SARS),” the UN Human Rights Chiefcontinued. “While the authorities have now dissolved SARS and announced a series of inquiries at both Federal and State levels, there have still been few if any charges levelled against its members despite abundant evidence against various members of the squad, as well as members of other security forces and the army.”

Many Nigerians appear not to trust the inquiries and other measures that have been announced by the authorities, and have continued to take to the streets in several cities to protest. “I appreciate that the Government has taken a number of measures to address the protestors’ demands,” Bachelet said. “However, the immediate creation of another elite police SWAT team to replace the SARS — without first addressing some of the root causes of police violence and putting in place sufficient safeguards to prevent future violations — has eroded the public’s trust even further. This latest terrible event in
Lagos is like wantonly adding fuel to a fire that was already starting to rage out of control.”

Bachelet said the way to restore trust and bring back peace to the streets of Nigeria is for the authorities to take immediate concrete steps to show they are genuinely committed to tackling impunity, after years of inaction. “There need to be immediate, independent, transparent and thorough investigations, not
just into last night’s killings, but also into all the previous violations committed by security forces,” Bachelet said. “Those appointed to carry out such investigations must not only be independent and impartial but must be widely perceived as such. And, where sufficient evidence already exists to warrant charges, immediate suspension of officers – including senior officers — suspected of committing serious crimes, should take place long before the conclusion of such investigations.” “After so many years of reported violations that have not been adequately dealt with, there also needs to be a root and branch re-examination of the entire security sector, and of its civilian oversight,” the High Commissioner added. “This should include a fullscale review of rules of engagement and training systems and methods.” Bachelet also called for immediate investigations into reports of violent and provocative attacks on peaceful protestors by unidentified groups armed with cudgels, cutlasses, sticks or guns, in some cases apparently with the overt backing of police or othersecurity forces.

“Nigerians, like everyone else, have a fundamental right to peaceful assembly and protest,” Bachelet said. “The Government has a responsibility to take positive measures to ensure the realization of this right, including deterring others who intend to prevent them from protesting peacefully. The world’s attention is now focused sharply on how Nigeria’s Government and security forces react over the coming days and
weeks.” The High Commissioner urged the authorities to grant reparations to the victims and to open extensive dialogue with youth leaders, students and other groups who have been prominent among the protestors.

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“In a population with such a young median age, it is important to listen to the grievances of the younger generation and make an effort to address the multiple problems they face, which include — but are far from confined to — police brutality and violations.”

For more information and media requests, please contact: Rupert Colville – + 41 22 917 9767 /
[email protected] or Marta Hurtado – + 41 22 917 9466 / [email protected]
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Nigeria : Michelle Bachelet condamne les assassinats commis par
l’armée et appelle à une « réforme en profondeur » des forces de
sécurité
GENÈVE (21 octobre 2020) – La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a fermement condamné ce mercredi l’usage excessif et disproportionné de la force par les forces armées nigérianes à Lagos, dans la soirée de mardi. Elle a appelé les autorités nigérianes à prendre des mesures urgentes pour traiter de manière décisive le problème sous-jacent des violations persistantes commises par les forces de sécurité, et à redoubler d’efforts pour traduire en justice le
personnel de la police et de l’armée coupables de crimes contre des civils. “Si le nombre de victimes lors de la fusillade d’hier au point de péage de Lekki à Lagos n’est toujours pas clair, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un cas de recours excessif à la force, entraînant des exécutions illégales à balles réelles, par les forces armées nigérianes”, a déclaré Mme Bachelet. “Les rapports selon lesquels les caméras de
surveillance et l’éclairage ont été délibérément éteints avant la fusillade sont encore plus inquiétants car, s’ils sont confirmés, ils suggèrent que cette attaque déplorable contre des manifestants pacifiques était préméditée, planifiée et coordonnée”.

« Le Nigeria était déjà au point critique avant cette fusillade en raison des révélations sur des années de violence incontrôlée, de meurtres, de viols, d’extorsion et autres
violations par la Brigade spéciale de répression des vols (SARS) », a poursuivi la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. « Bien que les autorités aient maintenant dissous la SARS et annoncé une série d’enquêtes aux niveaux fédéral et étatiques, il y a encore eu peu d’accusations, voire aucune, portées contre sesmembres, malgré les preuves abondantes contre divers membres de la brigade, ainsi qu’à l’encontre d’autres membres des forces de sécurité et de l’armée ».
De nombreux Nigérians semblent ne pas faire confiance aux enquêtes et autres mesures annoncées par les autorités, et ont continué à descendre dans les rues dans plusieurs villes pour protester. « J’apprécie que le gouvernement ait pris un certain nombre de mesures pour répondre aux demandes des manifestants », a déclaré Mme Bachelet. « Cependant, la création immédiate d’une autre équipe d’élite au sein des forces spéciales de la police pour remplacer la SRAS, a naturellement érodé encore
plus la confiance du public, et ce dernier événement terrible à Lagos est comme de jeter gratuitement de l’essence sur un feu qui commençait déjà à se déchaîner de façon incontrôlée ».

Michelle Bachelet a déclaré que la manière de restaurer la confiance et de ramener la paix dans les rues du Nigeria passe par la prise de mesures concrètes et immédiates de la part des autorités pour montrer qu’elles sont sincèrement déterminées à lutter contre l’impunité, après des années d’inaction. « Il doit y avoir des enquêtes immédiates, indépendantes, transparentes et approfondies, non seulement sur les
meurtres d’hier soir, mais aussi sur toutes les violations commises précédemment par les forces de sécurité », a déclaré Mme Bachelet. « Les personnes désignées pour mener de telles enquêtes doivent non seulement être impartiales, mais doivent être largement perçues comme telles. Et, lorsqu’il existe déjà suffisamment de preuves pour justifier des accusations, la suspension immédiate d’officiers – y compris d’officiers supérieurs – soupçonnés d’avoir commis des crimes graves, devraient avoir lieu bien
avant la conclusion de telles enquêtes ».

« Après tant d’années de violations signalées qui n’ont pas été traitées de manière adéquate, il faut également réexaminer en profondeur l’ensemble du secteur de la sécurité et du système de surveillance civil », a ajouté la Haute-Commissaire. « Cela devrait inclure un examen complet des règles d’engagement et des systèmes et méthodes de contrôle ». Michelle Bachelet a également demandé des enquêtes immédiates sur les rapports faisant état d’attaques violentes et provocatrices contre des manifestants pacifiques par des groupes non identifiés armés de matraques, de coutelas, de bâtons ou de fusils,
avec dans certains cas le soutien manifeste de la police ou d’autres forces de sécurité.

« Les gens ont le droit de se réunir pacifiquement et de protester – et, comme l’attaque d’hier par les militaires l’illustre de façon frappante, au Nigeria, ils ont de nombreuses raisons de le faire », a déclaré Mme Bachelet. « Le gouvernement a la responsabilité de prendre des mesures concrètes pour assurer la réalisation du droit de réunion pacifique, notamment en dissuadant d’autres personnes qui ont l’intention de les empêcher d’exercer ce droit. L’attention du monde entier est maintenant fortement
concentrée sur la façon dont le gouvernement et les forces de sécurité du Nigeria vont réagir dans les jours et les semaines à venir ». La Haute-Commissaire a exhorté les autorités à accorder des réparations aux victimes et à ouvrir un dialogue approfondi avec les jeunes leaders, les étudiants et d’autres
groupes qui ont joué un rôle important parmi les manifestants. « Dans une population dont l’âge médian est si jeune, il est important d’écouter les revendications de la jeune génération et de faire un effort pour résoudre les multiples problèmes auxquels elle est confrontée, qui comprennent – mais sont loin de se limiter à – des brutalités et des violations policières ».
FIN

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